Migration irrégulière en Cote d’Ivoire

Les dynamiques migratoires entre pays du Sud et ceux du Nord se sont illustrées sous une autre forme suite à
l’instabilité socio-politique qui prévaut en Libye depuis 2011. Elles présentent un caractère irrégulier, massif et
risqué. Le vocabulaire utilisé pour les qualifier est « migration clandestine », « migration illégale » ou encore dans
un langage beaucoup plus euphémique « migration irrégulière ». Même si elles comportent éventuellement
quelques nuances, ces expressions renvoient à une même réalité. Elles désignent « soit l’entrée irrégulière sur le territoire d’un État, soit le maintien sur le territoire d’un État au-delà de la durée de validité du titre de séjour, soit encore la soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement »1. La première composante de cette définition qualifie au mieux les dynamiques dont il est question dans cette étude.

Ainsi nous privilégierons l’usage de « migration irrégulière » du fait de son caractère moins stigmatisant pour désigner les mobilités des individus qui tentent de se rendre en l’Europe par voies et moyens détournés. La traversée du Sahara et de la méditerranée dans des embarcations de fortunes surchargées sont les principaux traits caractéristiques de cette forme de migration étudiée.

Parmi les migrants arrivés en Italie par voie irrégulière figure un contingent important de jeunes en provenance
de l’Afrique subsaharienne. Le 05 octobre 2017 au cours de la cérémonie de lancement du Fond Fiduciaire
d’Urgence (FFU) pour la protection et la réintégration des migrants en Côte d’Ivoire, Marie Shramm la chef de
mission de l’OIM soulignait que près de 8 000 migrants se réclamant Ivoiriens ont été enregistrés en Italie. Avec
un tel chiffre, la Côte d’Ivoire se positionne au 4 éme rang des zones de provenance des migrants qui tentent de
rejoindre l’Europe par la Libye. Ce constat nourrie un paradoxe. Alors que la Côte d’Ivoire connait depuis
quelques années des prouesses économiques avec un taux de croissance de 8,5 %, elle se distingue comme l’un
des pays pourvoyeur d’une proportion importante de candidats à la migration irrégulière. Elle est précédée du
Nigeria, de la Guinée (Conakry) et du Bangladesh2.

L’ampleur du phénomène ainsi que les différents drames qui y sont associés suscitent des émois et des réponses
multiformes. Les pouvoirs publics avec en première ligne les Ministères de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens
de l’Extérieur, de l’Intérieur, de l’Emploi des jeunes et des Affaires Etrangères ont entamé une série de
sensibilisations et d’actions afin de lutter contre ce phénomène. Ils sont épaulés dans cette tâche par l’Union
Européennes et des ONG nationales et internationales. Pour apporter sa contribution à la recherche de solution
à cette situation, le Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO) section Côte d’Ivoire a initié
un projet intitulé « Projet d’information, de sensibilisation des jeunes potentiels migrants sur les dangers de la migration irrégulière et d’appui à la réintégration socioéconomique des migrants de retour ». Soutenu financièrement par l’OIM, ce projet a pour objectif de lutter contre la migration irrégulière d’une part et d’autre part de faciliter la réinsertion socioéconomique des migrants de retour en Côte d’Ivoire.

La présente étude réalisée à Anyama et Daloa constitue l’une des composantes de cette initiative. Elle a pour
finalité d’orienter les activités futures du projet à partir d’une analyse des expériences migratoires de jeunes
retournés. Ainsi le rapport de l’étude présente dans un premier moment les caractéristiques des deux localités
étudiées et dresse le portrait d’une vingtaine de migrants de retour rencontrés. Dans un second moment, la
lumière est faite sur les logiques qui sous-tendent la migration irrégulière. Par la suite, les mécanismes de
construction de projet migratoire sont analysés. En dernière instance, le curseur est mis sur la réinsertion
socioéconomique des migrants retournés. A lueur de toutes ces analyses, des recommandations sont proposées en vue de la résolution de ce phénomène.

Cliquez sur ce rapport pour lire et télécharger.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*